Le code et la robotique à l’école primaire et au collège : histoire d’un projet
Publié par Céline Neau, le 4 juillet 2018 3k
Le code et la robotique, ces mots font parfois peur et pourtant ils sont au cœur de nos sociétés et seront vitaux au même titre que les autres sciences pour les citoyens de demain.
Ces domaines sont assez nouveaux et il est difficile pour un professeur de savoir par où commencer, comment s’y prendre ? C’est pour cela que des élèves ingénieur de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne sont allés dans des classes de CM1, CM2 et 6ème pour aider les professeurs de 7 classes de la région Stéphanoise, à offrir une introduction à ces domaines à leurs élèves. Ce projet, encadré par l’Education Nationale, était soutenu par Canopée Loire et par l’Ecole des Mines.
Je m’appelle Alexandre Louvet, je suis en première année d’école d’ingénieur, j’ai pris part à ce projet car je souhaite devenir enseignant-chercheur en informatique. Voici un retour sur mon expérience dans ce projet.
Matériel :
Pour le projet, notre l’équipe d’élèves ingénieurs a pu bénéficier du prêt de robots pédagogiques thymio ainsi que d’ordinateurs pour les programmer. Nous avons également bénéficié d’unetrame conçue par La Rotondepour nous aider à créer les activités que nous allions faire durant les séances.
Toutefois, des réactions des élèves dès les premières séances sur les conséquences sociales de l’automatisation du travail. Un élève a par exemple déclaré : « Si les robots peuvent faire tout ça, on n’aura plus de travail pour nous ». Ces échanges nous ont fait réaliser la profondeur que l’on pouvait apporter à notre contenu.
Séances :
Les élèves de chaque classe ont pu bénéficier de 7 séances dont 4 sur les robots programmables thymio. Les séances « déconnectées » - donc sans ordinateur - ont été importantes pour les élèves car celles-ci ont permis de poser un fond théorique sur la pratique qui a été réalisée ensuite. Ils ont pu découvrir les fondements de la programmation : condition et boucle. Ils ont ensuite pu utiliser les robots en utilisant le logiciel VPL (Visual Programming Language), leur permettant de voir que la communication avec un robot doit être faite de manière particulière.
Ces premiers pas dans la pensée algorithmique leur ont permis de programmer par exemple thymio pour qu’il suive la main de l’utilisateur, ou de réaliser une ambulance autonome en réfléchissant comme un ingénieur aux contraintes et aux solutions qu’ils avaient. Cette démarche appelée « reverse engineering » consiste à réfléchir aux solutions à partir de l’observation du comportement voulu et non l’inverse plus conventionnel.
Evènement final :
Pour clôturer les séances, les élèves des différentes classes ont participé à une rencontre où par équipe mixte (par classe) ils ont pu réaliser des petits défis en continuité des activités faites en classe. Pour finir les parents ont été invités à venir découvrir le travail réalisé par leur enfant.
Retour d’expérience :
Pour nous, élèves d’école d’ingénieur, l’enseignement a été une expérience importante, autant pour ceux qui deviendront enseignants-chercheurs que pour ceux qui deviendront ingénieurs. En effet si la première catégorie n’interroge pas cela pourrait être le cas de la seconde. Un ingénieur doit pouvoir faire une présentation a des personnes n’étant pas expertes du sujet dont il va parler, ce qui est exactement pareil que d’enseigner un nouveau domaine à un public d’élève. De plus les aspects de travail en équipe du projet, d’organisation de la logistique des séances et de contact avec les professeurs sont très faciles à relier au travail d’un ingénieur. L’équipe a pris beaucoup de plaisir à voir les élèves progresser au cours des séances, et à voir leur intérêt ne jamais se tarir pour le code et la robotique.
Cet article a été rédigé par Alexandre Louvet, élèves ingénieur en 1ère année à Mines Saint-Etienne